道 dào ou tao

La voie.

Pour façonner le voyage
d’une vie. La voie est une immensité
spatiale, le chemin du juste milieu.
La constellation de la voie et du voir.

Dào ou tao Les enseignements du Bodhidharma

L’idéogramme dào donne à voir un roi, l’homme royal avec deux cheveux sur le crâne comme des antennes et un œil grand ouvert. L’homme en mouvement, surfant sur sa destinée, naviguant à vue. Lǎo Zǐ, Taoiste ou Daoiste (selon la  prononciation du mot chinois) est l’auteur du 道 經 Dào Dé Jīng, Le livre de la voie et de la vertu. 81 chapitres


Agir sans agir ; s’occuper sans s’occuper ;
goûter sans goûter, voir d’un même œil,
le grand, le petit, le beaucoup, le peu ;
faire le même cas des reproches et des remerciements ; voilà le Sage.

Faire vibrer le squelette
Seul un corps accordé peut se connecter avec le soi qui n’est pas le moi (ni le masque, lire l’article Dans le masque). C’est une sensation précise.


Sans la rigueur du placement, le diaphragme ne sait pas respirer. Il ne suffit pas d’avoir une bonne intention, il faut que le corps soit juste. Pour que tout soit vécu comme une expérience intérieure, il est important de réajuster le bassin, d’individualiser le sacrum et les iliaques. Le sacrum est le premier masque. Les derniers mois de la gestation, le bébé avant de sortir se montrer au monde a le visage collé au sacrum de sa mère (d’où le nez écrasé, les cloisons nasales déviées, les tics du visage).

Chapitre 63 - 無爲 wú wéi – le non agir

Le Dào Dé Jīng est un ouvrage de qi gong, Beaucoup de sinologues ne l’étudient qu’intellectuellement alors que le livre retrace l’expérience corporelle d’un sage, d’un lettré employé à la cour qui à l’âge de 50 ans a tout quitté pour trouver un sens à sa vie. Il s’est retrouvé au sommet d’une falaise et a passé 8 jours debout. Ce traité raconte son parcours. Un voyage de mille kilomètres commence par poser la voûte plantaire au sol.

Lǎo Zǐ est le fondateur du Qi gong de la Verticalité, une école de Qi Gong qui a fait des petits. 2000 disciples – 2000 écoles puis 3000 écoles, l’école de la rate, l’école de la grande ourse, l’institut du foie et de sa vision. L’homme centré respire avec son talon,  L’homme décentré respire avec la gorge. Lǎo Zǐ ne parle que du corps, de sensations corporelles, dermiques et de ce souffle qui est un état de la lumière cosmique. Toute ta vie, ne te lasses pas de la verticalité. Ne pas être tenté par l’excès. Ne pas disperser la conscience. Ne pas pratiquer la mauvaise langue. Convertir le temps existentiel en temps de la verticalité intérieure. Plus on se centre sur l’être intérieur, plus on gagne du temps. Lǎo Zǐ a cherché à maîtriser le souffle cosmique à travers la transmutation du souffle embryonnaire. Il a développé sa nature révélatrice; le souffle oxygéné et la lumière des trajets d’acupuncture que seul peut donner le Qi gong. Le souffle n’est pas l’énergie mais un état d’oxygénation. L’énergie c’est la partie électrique et palpitante de la matière et le souffle est sa partie ondulatoire, le magnétisme. Quand ces deux parties se rencontrent cela devient l’électro magnétisme que les chinois nomment qi.
« J’ai trois trésors dans ma fortune personnelle que je chéris et préserve avec détermination:
Le premier se nomme : bienveillance
Le deuxième s’appelle : dépouillement
Le troisième : ne jamais occuper la première place dans le monde.

Dào ou tao Les enseignements du Bodhidharma

Entre le visible et l’invisible, le tangible et l’intangible, la douleur du corps manifestée et le vague à l’âme insondé. yīn est lunaire, espace, silence – yáng est solaire, temps, rythme Lǎo Zǐ, lors d’une méditation au bord d’un cours d’eau, comprend qu’il y aura toujours une face cachée. Il peut voir un poisson nager, il peut regarder sa partie visible et simplement deviner, imaginer, prendre conscience, ne pas oublier qu’il y a une partie invisible. Les 33 points yīn yáng comme les 33 cieux Le yīn vient après le yáng. Une fois le corps physique restauré avec les points yáng, les points yīn abordent la construction de l’être profond et participent à la mise en forme des qualités humaines, personnelles, intimes, profondes.

Les lois d’équilibre du yīn et du yáng 

Le yīn est 1, le yáng 2 et le 3ème élément incontournable est le critère de référence. Il existe un temps yang pour sortir de soi, aller dans le monde et un espace yin pour retourner dans sa coquille.

Dào ou tao Les enseignements du Bodhidharma

Les viscères yáng creux: gros intestin, estomac, intestin grêle, vessie, vésicule biliaire sont des entrailles, des poches vides. C’est « l’insoutenable légèreté de l’être », le sans poids, la lévitation. Les organes yīn pleins: poumon, rate, cœur, rein, foie sont des masses musculaires qui ont tendance à tomber. C’est « la descente dans la matière », la pesanteur.

La spiritualité chinoise entre dao (taoisme) et
dharma (bouddhisme) La rencontre entre Bodhidharma, maître Zen (483-633) 慧可, Huì Kě, médecin chinois Bodhidharma est un moine bouddhiste d’origine persane. Il a étudié en Inde à Nalanda, la première université d’Asie pour les sciences humaines. À l’âge de 70 ans, suite à un rêve, il se rend en Chine avec l’idée de transmettre aux Chinois le Chán (prononcer Tch’an) ou Zen 禪:

Le Zen va droit au Cœur.
Vois ta véritable nature.
Et deviens Bouddha.


“Au-delà de la cupidité,
de la colère et de l’illusion,
il n’y a pas d’autre nature
de Bouddha.”

Bodhidharma dans sa grotte

Bodhidharma dans sa grotte

Bodhidharma et la Nature à soi
Pútídámó, 菩提達摩, en chinois a fondé, sur le Mont Song,
Le Temple Shàolín, 少林, (petite forêt), la première école du Chán. 28ème génération de la transmission depuis Shakya muni, le Bouddha historique, il est le premier patriarche de la Chine.
La légende raconte que le persan ” aux yeux bleus ” a quitté l’Inde pour rallier la Chine par la mer en marchant sur l’eau. Sa conversation avec l’empereur Wu Xi est restée dans les annales :

J’ai financé beaucoup de temples. Est-ce bien ? demande l’empereur.
Je ne sais pas ! répond Bodhidharma.
J’ai accumulé nombre de mérites. Est-ce bien ? demande l’empereur.
Je ne sais pas ! répond Bodhidharma
Mais enfin qui parle ainsi ? demande l’empereur.
Je ne sais pas ! répond Bodhidharma.
Après ses études à Nalanda, Bodhidharma se rend en Chine pour transmettre son message de sagesse. Mais sa rencontre avec l’empereur est un échec et les cantonnais imberbes ne font pas bon accueil à cet échevelé barbu aux sourcils sévères. Alors le maître, ” adepte génial de la remise en question “, quitte Canton et trouve refuge sur le Mont Sōng, dans la province du Hé Nán, dans le but d’y approfondir son expérience intérieure. Il va rester des années à méditer “face au mur” (huit ou neuf ans selon les sources!) se creusant la tête afin de trouver comment enseigner le Dharma (les lois d’équilibre de l’univers comme du corps humain) aux Chinois ?  Sa grotte se trouvant proche du temple  de Shàolín, haut lieu de la tradition daoiste, des liens commencent à se tisser. Les moines parlent du colosse poilu drapé dans son silence. Bodhidharma aura pour premier disciple, le directeur du temple, un grand médecin nommé慧可, Huì Kě. Est-ce grâce à ce dernier que le maître va ” se lever “, passant de la méditation assise, chère aux Indiens, au Qì Gōng debout des Chinois ? Dans la tradition Shàolín, seul le corps en verticalité, les pieds parallèlement posés, peut faire émerger le corps de la résonance. Le bâtiment physique est un instrument de musique, un violon à ré-accorder, chaque matin, par une pratique corporelle. Quand la caisse sonore est réajustée, le silence est d’or et le son guéri-son.

Avant la venue de Bodhidharma en Chine, les fils et les filles du Fleuve Jaune confiaient leur santé aux cinq saisons, aux cinq saveurs et aux cinq sons de la gamme pentatonique.  Puis, le bouddhiste Bodhidharma a révélé au daoiste Huì Kě, les secrets de la médecine karmique : ” les maladies dites karmiques qui prennent racine dans les ” mal-les dictions ” transgénérationnelles et qui sont équivalentes aux maladies auto-immunes d’aujourd’hui “, les esprits possessifs, les points fantômes : ces âmes errantes, ces ancêtres non en paix qui parasitent les vivants, les poussant vers une trajectoire de vie qui n’est pas la leur. Trois idéogrammes symboles de l’invisible


1. shén 神 2. líng 靈 3. guǐ 鬼
神 shén
shén = divin.
L’esprit d’éveil qui libère les conditionnements et les empêchements d’être.
Ils amplifient l’écoute intérieure et connectent le bassin profond au cerveau. Le bassin réalise, la tête manifeste, la main fait le geste.
Shén est la conscience auditive, le Shéma Israël (écoute le secret d’une transmission orale dans un instant d’éternité).
Lors de la formation embryonnaire, l’âme regarde l’oreille se former, l’œil se percer. Le shi, nombre dix de l’équilibre parfait, s’inscrit dans l’idéogramme shén.


靈 líng
líng = sacré, l’âme.
L’idéogramme ancien s’écrit en 3 clés :
les nuées célestes, clé du poumon, les 3 bouches du souffle, les 2 hommes qui méditent en assise.
Pour garder, retrouver, préserver la foi et l’espérance. Le sacré, le sacrifice, l’âme.


鬼 guǐ
guǐ = fantôme.
Pour capter l’inaudible, « nourrir » les « esprits possessifs ».
« Un simple voile sépare le monde visible de l’invisible ».
hun 魂 = âme spirituelle – po 魄 = âme animale

Les points Feng/shui du corps humain
Du Cro-magnon à l’Homo erectus puis l’homo sapiens (le cerveau archaïque, toute la difficulté à tenir debout, à « redresser » la verticalité, les pieds parallèles se révélant essentiel pour l’équilibre des deux hémisphères et l’équilibre tout court) à l’homo sapiens sapiens (le cerveau limbique, l’éveil des sens, toutes les émotions à faire émerger puis à mettre en mouvement par l’axe oblique par la marche à pied, le pèlerinage) et enfin c’est l’homme à venir, l’homo sapiens, sapiens, sapiens (3 fois sages) avec le néocortex (le cerveau de la nouvelle peau, la compassion, ou l’homme pourra achever sa verticalité avec la bascule essentielle du sacrum vers l’avant et le recul des lombaires et des reins)

Les 3 grandes postures du Qi Gong médical

Les 3 grandes postures du Qi Gong médical pour réaligner le squelette.  Le recul du poids dans les talons – L’axe oblique avancé sur les gros  orteils – Le centrage de la voûte plantaire. Alors à chacun d’avancer vers son humanité. Les Chinois ont poussé si loin l’étude du corps humain, son propre corps comme un laboratoire et toutes les clés pour sa propre guérison (gai-rison)
On parle beaucoup du feng shui pour les maisons, dans notre corps, nous avons aussi des points feng (le vent, les courants d’air et les vents pervers) et shui (l’eau, la fluidité et les âmes aquatiques non nées, c’est à-dire des âmes qui n’ayant pu s’incarner « comme prévu » flottent entre deux eaux, en mer, au bord des lacs et des ruisseaux). C’est là que la médecine traditionnelle chinoise rejoint le chamanisme. Il y a le visible et l’invisible. Et parfois des « attaques » de l’invisible et la réparation passe par le son, le rythme, le chant, l’incantation, les points feng et les
points shui.

Les 3 grandes postures du Qi Gong médical
éléments et juste milieu du dao
yin yang tai ji master
les âmes aquatiques

風 fēng = vent.
Il existe 6 points fēng pour  se préserver des énergies perverses  et se laisser traverser par le souffle. Le vent est prière. Écoute, écoute la voix  du vent, la voix de ton âme.

feng ideogramme du vent

La constellation des vents à l’écoute de son âme.

tableau des idéogrammes

水 shǔi = eau.
Il existe 5 points shǔi de fluidité et de fertilité reliés au souffle embryonnaire et aquatique du liquide amniotique. L’eau est fluidité, la gardienne de la mémoire de nos cycles de vie. Le feu porte le rein droit et l’eau porte le rein gauche. C’est la mémoire des ancêtres, du clan, du premier qui a planté son drapeau et donné son nom. Des points shǔi zi líng pour les âmes aquatiques non nées.

La constellation des eaux du renouveau.

tableau des idéogrammes
tableau des idéogrammes

Tous les points qui comportent le nom de l’eau, mare, étang, ruisseau, source, fleuve, mer, océan… sont connectés à la mémoire du liquide amniotique. Cette mémoire est dans le dantian. On peut les utiliser pour susciter un rebond de l’être ou pour placer la voix.


« Le monde est un monde de l’inconscient, c’est cela la pollution des
eaux ». Annick de Souzenelle

psoas

A lire également : Dans le masque.

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